Je m'appelle
Nemesis Scott Hall, mais on m'appelle plutôt
Nemesis. J'ai
23 ans. Je suis né(e) le
23 octobre à
Edimbourg. Avant d'arriver ici, j'étais
gérant d'une boîte de nuit. Et, je fais parti du groupe des
aventuriers. Oblivion, pour moi, c'est
une anomalie pour les paumés qui veulent échapper à la société.
¤¤¤Ça n’avait toujours été qu’une histoire de monstre.
Nemesis avait toujours eu peur du noir.
De jour, de nuit, drogué à l’euphorie ou lénifié par la fatigue - rien n’y changeait. Il ôtait de son esprit toute la panique en vrillant son regard sur les alentours, décollait de son cerveau in-fonctionnel la peur qui le bridait jusqu’à ne lui laisser que la seule option de disparaître.
Il n’y pouvait rien, Nemesis. Prisonnier de ses peurs dont la fatigue était la seule issue - l’échappatoire de laquelle son insomnie le privait.
Chaque noirceur le prenait en son coeur, les traces des passages nocturnes sous ses yeux marquées.
Il aurait aimé pouvoir supporter ça, ne serait-ce que s’en échapper.
Il aurait voulu s’endormir, disparaître juste une fois, de ces nuits détestées.
Ça n’avait toujours été qu’une histoire de monstre.
Ces monstres qui hantent votre chambre, le palace d’une enfance et des peurs qui vous hantent. Ces souvenirs que vous détestez et jamais vraiment surmontées. L’absence de l’amour maternel ou d’une admiration paternelle - pas de lumière ou d’objectif pour le tirer de ces ténèbres.
Peut-être qu’il appartenait au noir, à ce monde inversé qu’il n’avait jamais vraiment regardé.
Toujours à cran, toujours enfant—
Toujours enfermé dans cette enfance qui le terrifiait.
Certains surmontent leurs peurs, d’autres finissent par en dépendre - tant baignés dans ce mal qui finit par devenir une part de leur entité.
C’est peut-être comme ça qu’il avait basculé, écrasé par le surplus de sentiments négatifs que son coeur ressentait. Abandonné à ce mal, cette rancoeur, toute cette solitude qu’il n’avait pas demandé.
Ça n’avait toujours été qu’une histoire de monstre.
Ces monstres qui vous effraient, qui décorent votre enfance de cette réalité que vous finissez un jour par connaître. Ces monstres qui n’existent pas, sinon comme allégorie de toute notre humanité.
Ces monstres qui, à force d’occuper nos pensées et notre vie, finissent par nous transformer.
Il n’a pas échappé à la règle - pour le meilleur et surtout pour le pire.
Il s’est accoutumé à ce noir, ses pupilles presque à l’aise dans ce climat qui n’en avait pas terminé de le dévorer. Sa respiration autrefois saccadée s’est ralentie, épris d’un calme qu’il se découvrait.
Il s’est réveillé en monstre, Nemesis. Monstre des nuits où il avait trouvé un semblant de paix - camouflé de jour dans toute la laideur de son humanité.
Ça n’avait toujours été qu’une histoire de monstre.
Ces monstres effrayants et humains - à l’image de ce qu’il était devenu.