Le vertige ? Késako ?

Le vent siffle, l’écume gronde. Là-haut, les arbres dansent, là-bas, les vagues roulent et s’effondrent.

Entre l’eau rugissante et la terre chantante, flotte et vole un papillon léger et frêle, aux mille couleurs de l’arc-en-ciel. Plongeant par-delà la falaise, filant droit vers l’océan en contrebas, glissant sur les rochers, flirtant avec les courants, tournoyant d’un battement d’aile, virevoltant sous les rafales ou les brises. Là, entre terre et mer, se camoufle un refuge sûr pour un peuple d’artistes, de pêcheurs et de tailleurs de pierre. Une véritable cité s’étend à la verticale, habitats troglodytiques étendus par des cabanons sortant des roches de la falaise, promontoires, terrasses et planches de bois s’élançant par-delà les escarpements, retenus par un savant réseau de cordages, de filets, de clous et de rivets. Des ponts suspendus naviguent entre grottes et chalets, tandis que des escaliers droits ou en colimaçons et des échelles de cordes ou de bois permettent d’évoluer à la verticale sur cette paroi rocheuse, depuis le monde d’en haut, la forêt, au monde d’en bas, l’océan.

C’est dans cette immense toile bâtie de main d’homme que se glisse le fragile papillon, esquivant les cascades qui rebondissent d’une maison à l’autre, tourbillonnant autour des cordes, caressant les murs de bois lissés par les vents marins. Louvoyant dans les courants d’air qui chutent vers la mer, il tournoie innocemment autour d’une jeune femme rousse, assise sur une poutre de bois qui s’étend vers l’océan, pensive et solitaire. Elle lève les yeux, intriguée, amusée.

Le papillon plonge. La rouquine prend sa suite.

Sautant par-dessus le vide pour s’agripper d’une main à un proche balcon, se laissant glisser le long d’une corde à s’en faire brûler les mains, courant sans peur et sans vertige sur d’étroites planches de bois et des cordes tendues, elle évolue sans sourciller dans ce monde qui est le sien, où chaque erreur pourrait lui coûter la vie, mais où l’expérience lui a appris à évaluer chaque millimètre de trop, chaque défaut d’un cordage, chaque muscle de son corps avec une précision infaillible.

Elle se pose avec grâce et légèreté sur une terrasse avancée, devançant le papillon de quelques mètres, l’attendant la main tendue, le sourire aux lèvres. Il vient rejoindre ces doigts accueillants, et elle admire sa parure, ses motifs, superbes arabesques dans lesquelles elle se perd, trouvant mille inspirations pour de futures peintures.

Elle le sait, bientôt, elle partira avec la caravane des provisions, elle a obtenu l’accord de ses pairs. Enfin, elle pourra visiter le monde d’en haut, avec toutes ses richesses, ses paysages, ses couleurs, ses trésors. Elle pourra voir de ses yeux ce monde dont elle n’a vu que les abords, et le reste en peinture, ce monde dont elle rêve, ce monde qu’elle dépeint chaque jours dans des tableaux qu’elle sait manquer de réalisme.

Ici, chacun est libre de partir voyager à travers le monde, bien sûr, surtout les artistes, pour qui ces voyages sont un passage évident de la vie, mais il faut être prêt. Chacun des anciens voyageurs du campement de l’Equilibre de l’Esprit l’a mise en garde : ce monde est dangereux, peuplé de créatures féroces, d’Egarés emplis de haine, d’Etrangers d’un autre monde, fourbes et sournois. Là-bas, il ne suffira pas de revenir au village, se cacher dans les labyrinthes de tunnels s’étendant dans la falaise, attendre que les guerriers et les pièges de filets viennent à bout d’un monstre volant, seuls créatures capables de leur faire du mal. Là-bas, le monde entier est un terrain de chasse, et nuit comme jour, il n’est de sécurité, le danger peut venir de partout.

Mais malgré toutes ces mises en gardes, Tylia ne peut s’empêcher de sourire, de rêver. Ce monde l’attire comme une lumière vive au milieu de la nuit. Là-bas, elle pourra vivre, rêver, et s’épanouir dans un monde sans limites. Elle pourra voler au milieu des branches, rencontrer des frères, des sœurs, rire et découvrir avec eux ces merveilles dont elle a tant entendu parler, dont elle a toute sa vie admiré les tableaux, les sculptures.

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Cela fait aujourd’hui plus de trois ans que Tylia parcours ce monde immense et merveilleux, ivre chaque jours de ses nouvelles découvertes. A Oblivion, elle s’est faite de nombreux amis, même si certains, plus ronchons, ne supportent pas son dynamisme infatigable.  Dans chaque lieu qu’elle visite, elle laisse de nombreuses toiles, pour remercier ses frères de leur accueil et leur protection, et il est donc assez aisé de reconnaître un lieu par lequel elle est passée. Elle ne possède presque rien, que quelques bibelots, échangeant jusqu’à ses robes avec des personnes locales au fur et à mesure de ses périples pour pouvoir voyager léger.

Si les Orphelins et les Egarés l’intriguent et l’attirent par leur nouveauté et leur étrangeté, elle reste naturellement très méfiante à leur égard, et reste sûre à leur approche de pouvoir disparaître dans la canopée au moindre mouvement suspect.

KOUUUUPAING !

   Je suis ouvert à toute propositions pour un RP d'ouverture ;)