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 [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere

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Ayla La'hir

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MessageSujet: Re: [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere   [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 EmptyMar 11 Aoû - 22:38

Ayla avait achevé le troisième jour en reprenant ses fonctions de guérisseuse. Le faire lors d'un autre cycle l'aurait ennuyé, car elle aimait le Festival et se priver du moindre moment de célébration aurait été très décevant, mais pas cette fois-ci. S'impliquant dans la fête bien trop tardivement, elle n'avait pas eu le temps de s'amuser qu'une série de catastrophes avait fini d'achever ce qu'il restait de son moral. Rien de mieux dans ces circonstances que de s'appuyer sur ce qu'elle savait faire de mieux. Pas de volonté mystique de Chiere, pas d'humeurs de Chieresques ou d'étrangers dépassés, juste une blessure courante qu'elle avait déjà eu l'occasion de soigner à maintes reprises. Ses remèdes récupérés auprès de Lia, elle avait pu confier à la Gardienne des Traditions de quoi soulager sa douleur avant d'immobiliser sa cheville à l'aide de bois et de tissus. Après quelques recommandations et la promesse de revenir la voir régulièrement pour vérifier son état, la guérisseuse était rentrée chez elle, peu encline à participer au reste des festivités de la journée.

Elle n'était proche d'aucun des jeunes en partance pour ses Rites, même si elle connaissait de vue ceux du Petit Matin, mais leur départ était toujours un grand moment. Ayla se remémorait les siens à chaque fois, la recherche d'elle-même et de Chiere, la magie de ce cycle, sa découverte botanique qui l'aidait au quotidien dans son métier... Cependant, tout comme pour la veille, ce moment qu'elle attendait se transforma en angoisse supplémentaire, tant elle craignait qu'un sombre événement ne vienne entacher la Fête du Passage. Elle s'y présenta malgré tout et fut en mesure de passer une agréable journée puisque ce qu'elle redoutait tant se contenta de rester logé dans son imagination.

C'est ainsi qu'elle put appréhender le cinquième jour avec plus de relâchement. Elle avait sous la main ses couronnes de fleurs de dernière minute. Elle n'avait pas honte de ses cadeaux, même s'ils avaient été confectionné la veille des fêtes, elle y avait tout de même apporté un certain soin et le geste était la seule chose qui comptait. Il y en avait une pour Sorajaï, une pour Thalia, Lia, chacune des prêtresses qu'elle avait côtoyées lors de ses années au Temple, tous les membres de son foyer, et pour sa famille du Chant d'Espérance qu'elle transmettrait aux artisans qu'elle avait croisés lors des préparatifs. Elle n'avait rien fabriqué pour Sila'ë, mais après sa dure journée, elle méritait bien quelque chose, aussi prit-elle les écharpes de son campement de naissance qu'elle avait troquées quelques jours plus tôt pour lui en donner une.

Passé son foyer, la première personne qu'elle croisa fut Sorajaï qui lui offrit des fioles non seulement très jolies mais bien pratiques, d'autant plus qu'Ayla voulait profiter de son prochain souffle d'inspiration pour expérimenter à nouveau. Elle commença alors à sentir toute la pauvreté de ses cadeaux et tout en lui tendant sa création végétale avec un sourire effacé, se promit qu'elle redoublerait d'efforts pour les prochaines Fêtes. Ne voyant ni Lia, ni Thalia, la prêtresse fit le tour du Petit Matin, croisant au passages d'autres connaissances à qui étaient destinées des présents.
Mais la surprise vint d'Ambal. Alors qu'elle prenait toujours soin de ne pas rencontrer la jeune femme, Ayla croisa sa route, accusant tout d'abord la malchance avant de se rendre compte qu'elle avait un cadeau pour elle. Prise de court, elle commença à bafouiller :

« M...Merci, je... je ne pensais vraiment pas... Enfin.... Merci. »

Elle avait emporté un sac avec elle pour y ranger ses présents mais elle devait bien reconnaître que celui d'Ambal était autrement plus joli et bien composé. Voilà un présent bien utile dont elle se servirait au quotidien ! Elle le passa sur son autre épaule et y rangea tout de suite les fioles confiées par Sorah. Ensuite, elle sortit une de ses couronnes et lui tendit :

« Je... tu te doutes bien que je n'avais pas prévu de t'offrir quelque chose... Mais j'en ai fait en plus alors je te l'offre volontiers. Ce... n'est certainement pas autant... Désolée. Merci encore, c'est vraiment gentil à toi. Passe de bonnes fêtes de Chiere ! »

Puis en quittant Ambal, elle s'aperçut que la chasseresse tenait elle aussi des couronnes. Les deux Chieresques ne les avaient certes, pas assemblées de la même manière ni utilisé les mêmes végétaux, mais Ayla ne put s'empêcher de ressentir une certaine gêne. Pour qui était-elle passé ? Avait-elle vexé cette femme qui ressentait déjà de l'amertume envers elle ? Ou cet échange de cadeaux était-il le signe de l'amélioration de leur relation ? Pourquoi Ambal avait-elle fait ce premier pas vers elle ? Le cœur serré, la tête pleine de questions, elle manqua de rentrer dans Thalia. Ce qui était une bonne chose, ça lui fit oublier Ambal un instant.

« Ah ! Je te cherchais ! J'ai quelque chose pour toi. C'est vraiment peu, pour tout te dire, il y a quelques jours, je ne pensais vraiment pas participer au Festival... » Voilà qu'elle se confondait en explications... Mais s'il y en avait une à qui elle pouvait raconter ce qu'elle avait sur le cœur, c'était bien elle. Enfin, pas aujourd'hui, ce n'était pas le moment. « On en reparlera ! »

Elle arrivait à bout de ses couronnes et elle n'avait toujours pas vu Lia. L'éleveuse récupérerait donc une autre des écharpes. Tant pis pour la guérisseuse, elle n'avait qu'à avoir mieux préparé ce Jour de la Vie et peut-être aurait-elle pu en garder une pour elle. Sila'ë avait-elle pris le risque de sortir de chez elle malgré sa cheville ? Elle avait toujours sa garde pour lui venir en aide, même si ce n'était pas leur fonction première, Ayla était sûre qu'elle pouvait s'appuyer sur eux en cas de besoin. Lorsqu'elle apercevrait son amie et la Gardienne, elle leur donnerait à chacune une des précieuses écharpe qui portait la marque de sa famille. Ensuite, elle pourrait enfin rejoindre les hommes et femmes de son foyer, histoire de célébrer cette fin de journée comme il se devait.
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Sila'ë Achal

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MessageSujet: Re: [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere   [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 EmptyDim 16 Aoû - 18:29

Un faible sourire se dessina sur ma figure à l’égard d’Ayla, je devais sauver ce qu’il restait du Festival comme je le pouvais. C’était un événement fort attendu et je me sentais coupable d’avoir interrompu ce jour si particulier. C’était donc ça - Chiere avait fait apparaître la vie dans la Grande Désolation. Je croyais cette jeune étrangère, ses propos avaient l’air véridique. Pourquoi inventerai-elle une telle histoire ? Chiere faisait son festival à sa manière et nous n’avions pas su le voir. Une jeune chasseresse se montre dubitative aux propos de l’étrangère.  Le troisième jour se terminait sur ce récit inattendu qui éveillait la curiosité de tous. Aidée de ma garde, je rejoins l’endroit où couchent les prêtresses pour me reposer. Ayla m’avait fournit de quoi soulager ma douleur. La guérisseuse de Petit Matin était réputée pour son savoir-faire et la maîtrise de l’art de la guérison. Des bois et des tissus immobilisés ma cheville avec ordre de ne pas bouger... interdiction que je ne respecterai probablement pas. Je remerciais Ayla pour ses bons soins à mon égard.

Pendant la veillée du souvenir et la fête du passage, je restais éloigner. J’entendais les voix s’élevées, les chieresques ainsi que les étrangers se remémoraient les êtres perdus... Une pensée me traverse destinée aux personnes de mon foyer, à mes parents que je n’ai jamais connu. Fille d’un chevaucheur et d’une passeuse d’âme, plusieurs membres faisaient partis de leur feu-foyer - tous morts, moi seule rescapée. Je pense à eux, à leurs âmes en cendre, à leurs sacrifices pour sauver ma vie. La plus belle marque d’amour que je pouvais recevoir.  La constellation était toujours là illuminant nos jours, nous guidant dans la nuit. Je fais danser mes mains dans l’air pour leur rendre hommage, cette année, une fois encore je leur dois la vie et je ne pourrais l’oublier. Je laisse les autres prêtresses s’occupaient des jeunes qui partent faire leur rite de passage, certains viennent jusqu’à moi pour avoir ma bénédiction. Je les regarde s’éloigner dans des directions opposées à travers la jungle et tout Oblivion. Toutes mes pensées sont dirigées vers eux - pourvu qu’ils ne leur arrivent rien...

A l’aube du cinquième jour,  portais par mes guerriers, je m’installais sur un rocher près du feu-totem de Petit Matin, admirant le spectacle des réjouissances où chacun offraient un cadeau. Un instant de générosité. Sorajaï Chemsa, prêtresse et danseuse avec qui, j’avais pu accomplir mon apprentissage elle m’offrit un voile brodé provenant de l’Etoile de Glace. En retour, je lui offris un pendentif en cristal en forme de larme, les larmes d’Astrée. Une de mes bourses en était remplie,  c’était mon cadeau cette année à toutes celles qui avait servi le Temple de Chierà'h par leur prêtrise.  Pour montrer ma bienveillance à l’égard des étrangers, j’avais décidé après le troisième jour d’offrir un présent à Kriemhilde, la conteuse des faits de Chiere, le témoin de la Fête de l’Origine - celle qui avait pu voir, ce que personne n’avait vu avant elle. Je lui faisais porter une peinture que j’avais eu lors d’une visite au campement de l’Equilibre de l’Esprit pour qu’elle se souvienne à tout jamais des paysages magnifiques d’Oblivion. Pour Shael, j’avais  prévu un voile choisi soigneusement par mes soins. A Aliador, je voulais lui offrir une petite fourrure tout droit venue de l’Etoile de Glace mais une fourrure de qualité qui lui permettrait de ne pas souffrir du froid l’hiver. J’avais un autre voile avec des riches couleurs destiné à Opale. Le défilé des cadeaux continuaient sous mes yeux en attendant la suite des réjouissances.

J’avais respecté les recommandations avisées d’Ayla et j’avais évité de trop bouger ma cheville, limitant mes mouvements autant que je le pouvais - ma garde étant là pour veiller sur moi et éviter que j'aggrave ma blessure. Avec les remèdes d'Ayla, je guérirai dans quelques jours toute la douleur aurait disparu ; je lui en étais très reconnaissante.
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Seven
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MessageSujet: Re: [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere   [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 EmptyMar 18 Aoû - 2:54




1er voyage - 2ème exploration

“ le festival de chiere ”


 
intrigue générale - sujet central
Tour #1 - 21/06 au 28/06 - prolongé 07/07
Tour #2 - 08/07 au 19/07
Tour #3 - 20/07 au 26/07
Tour #4 - 27/07 au 3/08
Tour #5 - 4/08 au 10/08 - prolongé 17/08
Tour #6 - 18/08 au 26/08

 




Les cinq jours du festival touchent à leur fin. En cette dernière matinée des Fêtes, les convives s'échangent leurs présents, en signe d'amitié. Les Égarés habitués des célébrations de Chiere participent à la liesse, certains des Orphelins ont même préparé des cadeaux après s'être renseignés sur le déroulement des réjouissances. A Petit Matin, c'est un moment de joie partagée, et la déesse cette fois ne semble pas souhaiter obscurcir la célébration par de funestes présages. Midi s'en vient, et le festin, bien que délicieux, est expédié rapidement – ce qui vient maintenant, cet après-midi, ce soir, c'est la Fête de la Vie.

L'on a honoré l'Origine, l'on a chanté la Lumière, l'on a dansé la Mémoire, l'on a prié le Passage. Aujourd'hui, c'est la Vie qui est célébrée ; dans ce qu'elle a de plus primitif, de plus ancestral – de plus sacré. Par couples, ou par petits groupes, les Chieresques se dispersent, cherchant des endroits tranquilles où se livrer à l'union des corps. Pour certains, cela ne se fera qu'avec un seul être cher ; pour d'autres, dans les bras de plusieurs, successivement ou simultanément. Telle est la loi des enfants de Chiere, tel en sera-t-il, ce cycle comme tous ceux qui ont précédé.

Dans la foule, les Chieresques font signe à certains étrangers, prêts à partager le don de la Mère avec ces nouveaux venus ; et la plupart des invités acceptent, pris dans l'euphorie de ce moment. L'air se charge d'une vibration plus particulière, l'atmosphère est enivrante – en ces instants solennels où la vie elle-même s'enflamme et résonne, c'est comme si la Déesse marchait parmi ses enfants pour renouveler l'énergie vitale des êtres et des choses.

Le nouveau cycle commence, une fois le matin venu. Le nouveau cycle commence, et la liesse de la veille est encore là, intense, pulsant dans les veines de tous ceux qui ont participé à la célébration jusqu'aux petites heures du jour. La vie a pris racine ici et là, et nombreuses seront les femmes gratifiées d'un enfant pour les récompenser de leur dévotion. Pour d'autres, cependant, la fête ne s'est pas révélée à la hauteur des promesses d'allégresse.

Sur la place centrale de Petit Matin, là où l'on se réunit pour les Assemblées, deux corps mutilés sont étendus, les membres lacérés, enlacés dans ce qui fut sans doute une étreinte passionnée. Peau blanche contre peau sombre, chevelure de flamme et chevelure d'ébène, regard d'émeraude et regard d'orage ; jeunes, magnifiques, et morts, fauchés en pleine extase, punis pour leur crime. Lida la Prêtresse, Mère d'Étoile de Glace ; et Sylvor, Lige du Temple. Sacrilèges, criminels, impardonnables : le plus grand tabou a été brisé, le prix en a été payé. L'on se rassemble, un bûcher va être érigé pour la cérémonie rituelle d'adieu aux morts.

Oui, cette nuit la Vie a vibré dans les corps et dans les âmes ; et cette nuit, la Vie a été déniée à ceux qui n'en étaient pas dignes.


Car telle est Chiere, Mère de Tous ; telle est la Déesse. Généreuse, mais inflexible ; patiente, mais impitoyable.
Ne brisez pas vos serments, enfants mortels ; car sa vindicte serait éternelle...


[Note : C'est donc le dernier tour de jeu ! Clôturez votre participation à l'intrigue, vous pouvez poster plusieurs fois au besoin et vous avez jusqu'au mercredi 26/08, 23h, heure française. Ensuite, le topic sera verrouillé pour le tirage des dés ; et la MaJ !]

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Shael Adhra
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MessageSujet: Re: [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere   [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 EmptyMar 18 Aoû - 9:15




“ Le festival de Chiere ”

tous les enfants de Chiere


Un avion écrasé, de nouvelles arrivées accueillies étrangement par Chiere… de quoi ébranler toutes nos habitudes. Avec les derniers événements, la Passeuse m’a prise à part. Comme souvent, j’ai eu droit à un beau sermon. Je suis trop sauvage, je le sais, et elle a bien compris que je n’avais pas prévu de cadeau pour beaucoup de personne, alors que toutes les chieresques sont mes sœurs et mes frères. Mais vu le mal que même mon peuple est capable de faire aux siens… je me souviens encore de la douleur de Peny quand je lui ai demandé comment elle se sentait… Néanmoins, j’ai appris à ne pas contrarier ma guide. Alors j’ai passé toute une journée à troquer, à fabriquer, à réfléchir à ce que je pourrai offrir à mes pairs. Et finalement, j’étais parvenue à remplir ma besace, même si j’étais certaine que ce n’était nullement utile. Nous sommes des sorcières après tout. Qui pourrait vouloir de nos présents ou même nous en faire ?

J’offre à la Passeuse une gousse de vanille, une variété bien particulière et à l’odeur bien spécifique. Je sais qu’elle adore cela, et j’étais ravie d’en avoir trouvée de cette qualité. Mais elle me fait très vite un geste de la tête pour m’inviter à m’écarter d’elle pour partir à la rencontre de mes consœurs et de mes confrères. Mais la première que je rencontre est Sorajaï. Et à dire vrai, c’est elle qui vient à moi, ce qui me déroute quelque peu. Je n’ai pas l’habitude que les gens m’approchent avec le sourire, de leur propre chef, et sans mauvaises pensées. Mais elle n’est pas un homme. Mes doigts glissent sur le foulard de soie.

« Il est magnifique, guerrière. Je te remercie et te souhaite tout l’amour de Chiere. »

A mon tour, je sors de ma besace une broche en forme de poignard, finement ciselée par de brillants orfèvres. Elle pourra ainsi fixer ses capes en revendiquant ses talents. Un signe de tête et je reprends ma route, évitant soigneusement quelques chieresques qui m’ont fait du mal autrefois ou que j’apprécie moins encore que les autres. Je vois du coin de l’œil quelques étrangers qui jouent le jeu et respectent la tradition. C’est un effort que j’apprécie grandement de leur part, même si je ne suis liée avec aucun d’entre eux suffisamment pour leur faire une quelconque offrande.

Je cherche des yeux Peny, et je finis par la trouver sans la protection qui l’avait sauvée. Inquiète, je me précipite vers elle.

« Par la Mère, Peny, comment peux-tu avoir foi en eux et en leur jugement ! »

J’ose espérer que nul ne lui fera du mal. Je les en empêcherai de toute manière. Elle a pourtant l’air sure d’elle et forte. Aussi je respecte son choix d’un signe de tête. Mon inquiétude ne doit pas primer sur sa foi. Je lui offre un fourreau aux armoirie de Glorieux Crépuscule, sa terre natale. Je poursuis ma route, avant de croiser Ambal. Je m’arrête, surprise de ne pas lire de colère dans son regard. Encore plus estomaquée quand elle m’offre de l’encens. La fête de la vie. Elle fête ma vie alors que j’étais là le jour où l’âme de sa fille a rejoint Chiere… J’avoue que cela m’ébranle quelque peu et me met mal à l’aise tant je me sens idiote.

« Merci chasseresse. Je ne m’attendais pas à tant de générosité et m’étant trompée sur tes sentiments et ta force, je n’ai rien prévu pour toi. J’ai eu tort, Ambal, et te demande pardon. Accepte ceci…, ajouté-je en décrochant de mes cheveux une enfilade de perles d’un blanc étincelant. Elles sont bien trop pures pour moi. »

Je suis peut-être une passeuse crasseuse et pas très facile, mais je sais reconnaitre mes erreurs. Et la vérité aujourd’hui, c’est que c’est bien moi qui suis dans l’erreur. Après avoir fait amende honorable, je croise le regard de la Passeuse, lourd du fameux « tu vois… je te l’avais bien dit », qui revient trop souvent à mon goût.

Je rejoins ensuite la Gardienne des Traditions qui m’offre un superbe voile et à qui j’offre du henné. J’approche ensuite de tout un groupe de chieresque. Je m’agenouille pour poser au sol un baluchon que j’ouvre, dévoilant des onguents parfumées et préparées à base de plante pour apaiser le corps.

« Pour vous tous »

Je fais la même chose vers des étrangers. Certains sont en Oblivion depuis longtemps, mais d’autres découvrent ce monde et nos traditions. Cette fois, il y a des herbes et des plantes, ainsi que des fioles contenant des braises, des gouttes d’eau ou, de la poudre de terre aux vertus particulières, guérisseuses pour certaines, planantes pour d’autres, excitantes aussi parfois. Peut-être ces dernières serviront ce soir, qui peut savoir.

« Bonne fête de la Vie. »

Je m’éloigne ensuite, il ne faut pas trop m’en demander, je me suis fait violence pour être aussi civilisée, j’espère au moins que la Passeuse sera fière de moi, ainsi que Chiere. J’ai célébré ensuite la vie comme le veut la tradition, dans le respect des règles, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Lorsque j’arrive sur la place de Petit Matin, après une nuit courte et agitée, je suis saisie d’effroi. Les corps de deux… parjures sont exhibés, dans leur souffrance. Une Prêtresse et son Lige. Hérésie. Blasphème. Même si le châtiment me parait virulent, je suis aussi choquée de leur attitude. Comment ont-ils pu bafouer Chiere. Elle est bonne avec nous, pourquoi ont-ils transgressé la loi ? Après la vie, la non vie, dans un cycle implacable. Après toutes les épreuves des derniers jours, ils ont courir un risque insensé, et Chiere a sévi. La Passeuse ordonne que le bucher soit dressé, qu’on écarte les plus jeunes. Ce que je ne comprends pas, ils seront malheureusement confrontés très vite à cette réalité. La mort ayant eu lieu sur notre terre, je m’avance avec mon mentor, et les Passeuses des autres villages se joignent à nous. Même s’ils ont fauté, ce n’est pas à nous de les juger ou de les priver d’accompagnement. Ils auront besoin de beaucoup d’aide pour être apaisés et oser se présenter devant Chiere. Et nous devons également apaiser la colère de la déesse. Chacune ses rituels. J’attache mes cheveux avec l’un des foulards que j’ai reçus en cadeau, craque un bâtonnet d’encens, avant de mouiller mes mains d’un peu de sang des deux morts. Cela m’aide pour le passage. Je sais que cela effraye. Je sais que cela me vaut le sobriquet de sorcière, mais ils ne se rendent pas compte. Je fais le vide en moi, et ma voix s’élève en même temps que celle des autres passeuses. Bientôt je danserai. Bientôt je ferai voler des poignées de terre ou je laisserai le feu lécher dangereusement ma peau. Tout cela pour des parjures. Tout cela pour jouer jusqu’à la fin mon rôle auprès de Chiere.
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Penthésilée Saludja

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MessageSujet: Re: [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere   [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 EmptyMar 18 Aoû - 22:56

[Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 200

La tignasse brune, elle ne la trouva pas. Finirait-elle la nuit seule, sans vraiment fêter la fête de la Vie, possible. Après tout qui voudrait de l'Abjuratice dans ses bras à par un fou. Ce fut auprès de Karja que Penthésilée a été rejointe par Ambla qui lui offrit des huiles. La lige eut un large sourire. Sa relation avec Ambal était difficile. Elle l'avait vu supplié Maura Salem la gardienne de la pierre de lui accorder un vœux pour sa fille. Un appel sourd que Maura se refusa à entendre. La Lige n'en parle que rarement avec la chasseresse préférant s'abstenir sur ce sujet. « Merci Ambal je suis certaine qu'elles me serviront. » Elle repartit en quête du Lige introuvable et elle tomba sur une Shael qui semblait toute retournée de ne plus la voir protégée par le voile écarlate des prêtresse. Penthésilée lui sourit avec douceur essayant de calmer les craintes de son amie apprentie passeuse.

« Ne t'en fait pas Shael cela ira. Puis, j'ai surtout foi en Chiere. Elle seule peut juger mon comportement. Je crains pas leur jugement, seulement le courroux de chiere et pour le moment elle ne me l'a toujours pas montré. »

Puis le jour s'estompa sur Petit Matin et les enfants de Chiere. Tous s'en sont allés par deux ou plus pour fêter la fête de la Vie. Penthésilée, elle s'éloigna seule. Elle laisserai Sadhil et Sorajaï être seuls, ils en ont bien le droit après tout. Elle, la Lige, elle partit un peu plus loin pour fêter la Vie à sa façon.

« Ô Chiere accorde la vie à tes enfants. Pardonne leurs égarements et leurs incompréhension. Laisse-les vivre la fête de la Vie comme ils le veulent. Ô Chiere il y a tellement de sentiments que l'on a du mal à contenir ne leur en tient pas rigueur je t'en prie. »

Elle pria Chiere à l'écart des autres jusqu'au petit matin. Ce fut un murmure qui la ramena vers le centre du campement. Un murmure qui la faisait frissonner de terreur. O racontait que deux corps avaient été retrouvés inertes, lacérés. La Lige en tremblait. Elle se fraya un chemin pour parvenir aux corps le cœur serré battant à tout rompre. Elle n'arrivait pas à effacer l'image qui se dressait dans son esprit. Et puis un soupire d’effrois face au spectacle et malgré tout de soulagement. Elle les reconnut. C'était Lida la Prêtresse, Mère d'Étoile de Glace et Sylvor un des liges du temple. Le silence était tombé sur Petit Matin, mais Penthésilée sentait les regards accusateurs se poser sur les corps sans vie. On commençait à dresser le bûché et bientôt les passeuses entreraient en scène. D'ici là la Lige bouillonnait. Qui s'était permis de faire justice à la place de Chiere. Elle lança des regards courroucé aux autres enfants de Chiere et finalement sa voix se mit à raisonner dans le silence de la mort.

« Cessez de les regarder comme des parjures et des criminels ! Seule Chiere peut les juger. Comment avez-vous osez vous octroyer le droit de vous prendre pour le bras vengeur de la Mère. Elle seule connaît la véritable couleur de nos âmes. Vous n'aviez aucun droit de les tuer ! Seule Chiere décide de notre mort et il y en a tellement. » s'exclama-t-elle devant toute l'assemblée. Puis elle poursuivit sur un ton grave. « En cette fin des fêtes de Chiere, je prie pour vous enfants de Chiere. Je prie pour que jamais vous ne ressentiez ce qu'eux on ressenti avant d'être rappelés à Chiere. Souvenez-vous enfants de Chiere que certains d'entre nous se permettent de juger à la place de la Mère ! »

C'était acéré, mais par trop de fois elle n'avait osé. Elle s'avança ensuite vers les deux corps et aida comme elle pu les passeuses dans leur rite. Shael craqua un morceau de bois et utilisa le sang des morts pour son rite de passage. L'idée que cela aurait pu être Sorajaï et Sadhil la révulsait. Si jamais ils avaient été question d'eux, elle n'aurait sûrement pas pardonné aux autres. Ils devaient être prudents maintenant. Elle le leurs dirait sûrement, elle ne tenait pas à le perdre c'était ainsi.


Dernière édition par Penthésilée Saludja le Sam 22 Aoû - 9:56, édité 1 fois
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Kriemhilde S. Obversson

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MessageSujet: Re: [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere   [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 EmptySam 22 Aoû - 2:30




“ Le Festival de Chiere ”

Refuge du Petit Matin



J'ai fait et donné des cadeaux, mais j'en ai reçu aussi, ce qui me fait plaisir au fond de moi. Je ne suis pas ici depuis très longtemps, mais il semblerait que l'on m'apprécie, un peu en tout cas puisque j'avais reçu quelques cadeaux de la part des chieresques mais aussi d'autres. Je garderais tout cela bien soigneusement en tout cas, je ne voulais pas les perdre à présent. Je ne voulais pas abîmer ces nombreux cadeaux, parce que j'en avais plus que je ne l'aurais pensé, peut être que mon histoire lors du troisième jour du festival avait fait forte impression auprès des autochtones du coin. Enfin, je n'allais pas m'en glorifier outre mesure même si en y réfléchissant bien, j'avais été la seule à véritablement voir ce spectacle hors du commun. Peut être que Chiere me jugeait plus digne que je ne pensais l'être, peut être que c'était ce qui avait pu se produire au puits de jugement avec Ambal qui lui donnait une bonne impression de ma personne. Je ne saurais dire vraiment, mais en tout cas, j'avais les bras chargés de cadeaux tous plus magnifiques les uns que les autres. J'étais heureuse d'être avec ces personnes là, je me disais que j'avais réussi à me faire une place dans la communauté, sans doute parce que j'avais réussi à m'intégrer avec les Orphelins puisque je logeais chez eux. Je ne sais pas, peut être que c'était simplement du à mon métier, ou à ma bonne volonté à défaut d'être véritablement faite pour vivre dans la forêt. En tout cas, je ne sais pas trop quoi penser de la suite des festivités. Cela me fait un peu peur, je n'ai pas spécialement envie de m'accoupler avec qui que ce soit, et puis, on ne sait jamais, imaginez si je tombe enceinte ici ? Ce serait de la folie. Je reste près du feu-totem.

Le lendemain matin, sur la place centrale de Petit Matin, il y a deux corps mutilés pour une raison que je ne comprends pas. Ils sont jeunes et beaux, ils avaient la vie devant eux pour s'accoupler dans l'euphorie et l'extase, pourtant, quelques choses ne va pas. Je n'ose pas demander à une chieresque ce qui a pu se passer, mais très vite je comprends qu'ils n'auraient pas du s'accoupler, ils ne le pouvaient pas suite à leurs engagements respectifs, pourtant, je doute qu'ils se soient automutilés. Je doute que ce soit la terre où ils se sont accouplés qui a pu faire ça. Quelqu'un les as tués à mon sens, mais qui ? Je ne sais pas, mais j'aimerais me transformer en super détective pour découvrir le fin mot de cette histoire triste. Et justement, une chieresque prends la parole, Penthésilée me semble-t-il, celle que l'on voulait tué précédemment. Je pense exactement comme elle, mais je n'ai aucune légitimité à parler contrairement à l'autre jour. Je l'écoute, quelqu'un s'est permis de les tuer, de juger à la place de Chière, mais qui ? J'essaye de voir qui pourrait se sentir coupable, mais il y a tellement de visages que je n'arrive pas à savoir qui a pu faire ça. A n'en pas douter, c'est un ou une chieresque proche de ce que désire Chière qui a agit en son nom, si l'on peut dire cela ainsi. Pourtant, à mon avis, personne ne se dénoncerait pour cela. Finalement, ici aussi il y avait de bien mauvaises choses, comme dans notre monde, puisque nous avions devant nos yeux ce qui ressemblait à un règlement de compte.

 
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Karja Asaï

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MessageSujet: Re: [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere   [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 EmptyDim 23 Aoû - 12:57

Tandis qu’Osir me tenait toujours les mains, Penthésilée s’approcha doucement et glissa une fiole dans la besace du guerrier. Puis sans un mot, elle repartit.
Peut-être as-tu des présents à offrir, Osir. Je ne voudrais pas t’importuner plus que de raison.
J’ai déjà pris mes dispositions et tu sais parfaitement que tu ne me déranges jamais Karja, me répondit-il, ses yeux sombres plantés dans les miens.

Oh, Osir… toi qui ne m’a jamais renier, si tu savais ce que j’ai fait ce jour-là, si tu savais pourquoi pendant une année j’ai prié Chiere pour ne pas croiser ton chemin, me le pardonnerais-tu ? Oui, sans doute, car tu es un homme bon et tu sais parfaitement que je n’avais d’autres choix. Si tu la voyais, Osir… si belle et forte. Elle possède tes yeux.

Ambal me tira de mes pensées, en me tendant une couronne de fleurs blanches. Je la saisis, un peu surprise par cette attention, et avant que je n’ai eu le temps de la remercier elle était déjà repartie, aussi vite qu’elle était arrivée.

Oh Ambal… chasseresse qui nourris ton peuple, toi qui te montres si forte et qui pourtant portes un si lourd fardeau. Si tu savais comme je te comprends. Oui je te comprends Ambal… Je sais qu’elle est ta douleur, cette souffrance au fond des entrailles qui te tenaille au point de devenir une autre. Une brûlure dans le cœur qui ne guérira jamais… Avoir porté le plus beau don de Chiere et devoir l’abandonner. Mais au fond, je ne sais pas laquelle de nous deux a subi le plus grand malheur. Toi qui ne verras jamais ton enfant grandir ou moi qui la vois devenir femme tout en restant dans l’ombre.

La pression de la main d’Osir sur la mienne se fit plus forte.
Tu sembles bien songeuse tout à coup. Pourquoi tant de tristesse sur ton visage en ce jour de festivités ?
Ce n’est rien. Oublions.
Viens, suis-moi.
Les premières étoiles apparaissaient dans le ciel lorsque nous sortîmes du campement.


Je n’avais pas l’envie de revenir à Petit Matin, après tout les festivités étaient finies et je redevenais La bannie mais Osir avait insisté pour que je l’accompagne. Je devais avouer que passer encore quelques instants avec lui n’étaient pas pour me déplaire ; il n’avait pas eu besoin de s’obstiner très longtemps pour me convaincre.
Lorsque nous arrivâmes, un attroupement s’était formé au centre du village. Un vif pressentiment me poussa à me glisser entre les Chieresques assemblés et ce que je découvris alors me saisis d’effroi. Deux corps, enlacés dans une étreinte, mutilés, lacérés, baignant dans leurs sangs. Tous deux fauchés par la colère de Chiere… Une prêtresse et un lige, crime inavouable…
Très vite les préparatifs pour le passage de leurs âmes se mirent en place. Pendant que les Passeuses entamaient leurs rituels, je laissais mon esprit vagabonder, mes yeux fixant les flammes du bucher.
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MessageSujet: Re: [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere   [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 EmptyMar 25 Aoû - 20:41

Ils ont fait la fête jusqu'à pas d'heure, ce qui n'a rien d'étonnant vu que c'est le régime auquel ils carburent depuis le début des festivités. Au fur et à mesure que les jours passent, Ölver commence à se dire qu'il commence à bien kiffer Chiere. Les chants, les danses, certes c'est moins son rayon, mais quand il s'agit de faire des concours de shots alcool local, là il répond bien présent.

En se réveillant ce matin, il déchante vite. La gueule de bois plutôt corsée qu'il se paye ce jour-là descend illico quand il débarque à la place centrale. Les gens sont rassemblés et les murmures vont bon train. Les chieresques comme les étrangers ont l'air agités, et forcément ca l'intrigue. Au début il voit pas grand chose, juste les gens qui regardent tous dans une unique direction. Et puis il voit le visage d'un de ses anciens compagnon, qui semble bien pâle.

Eh ben t'en tires une tronche?

Le gars ne dit rien, il fait juste que tendre le bras en direction du centre, là où tous les regards convergent.

Tu crois qu'ils vont nous tuer?

Une fille à côté ne semble pas en meilleur état que son collègue. Et à vrai dire le petit groupe des orphelins rassemblé a l'air d'avoir vu un fantôme. L'islandais se retourne et fend la foule, bien décidé à savoir ce qui se passe. Sa grande taille lui permet de voir loin, en plus de haut, et il repère vite fait les corps sur la place.

Et il se fige. Réprime un haut-le-coeur puissant.
Ferme les yeux. Les rouvre et voit toujours le même spectacle dégueulasse.
C'est pas un rêve. C'est pas un bad trip.
Ou bien c'en est un et c'est carrément flippant.

Heu ils sont....

En jetant des coups d'oeil effarés autour de lui, il voit que peu ont décidé de piper mot. Il repart en sens inverse, parce que rester là lui file la nausée. Il a tôt fait de rejoindre les étrangers.

Okay c'est quoi ce truc, un rituel de dingue du coin?

Non ils les ont trouvé ce matin.Y'a une meuf qui vient de dire que c'est Chiere qui décide de leur mort...
Quoi? Non mais tu te fous de ma gueule. D'où qu'ils sortent cette connerie...Enfin je veux dire, c'est quoi ce truc barbare?

Il respire un bon coup. Un groupe de chiere passe près d'eux et il se fige, s'attendant à tout moment à voir l'un d'entre eux sortir une épée et les envoyer directement ad patres. Rien ne se passe. Il se sent expirer.

Je crois que je vais rentrer....
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Ayla La'hir

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MessageSujet: Re: [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere   [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 EmptyMer 26 Aoû - 17:08

Ô chaleur de la Vie !

Peaux noires ou pâles l'effleuraient ou la caressaient, une joue tachetée posée sur la sienne, rosie par l'émotion. De nuit ou de feu, les chevelures se mêlaient à la sienne, toujours remplie de lumière alors que celle du jour déclinait lentement. La douceur des doigts contre sa bouche. Contre son corps. La chaleur des autres sous ses mains animées. Les oreilles emplies de murmures tantôt chantant, tantôt amusés, tantôt gorgés de plaisir. Les rires et les cris, les mouvements harmonieux, l'énergie, la force de l'affection qui imprégnait tout son être et la possédait entièrement. Le regard happé par ces yeux d'azur qui alimentaient la flamme qui brûlait son ventre et son cœur, par ce sourire délicat qui déchaînait les millions de frissons qui la parcouraient jusqu'à atteindre son âme. Le temps semblait s'arrêter et en même temps la nuit était venue si vite. Dans l'obscurité, les couleurs se ternissait mais apercevoir à la volée, après la fuite d'un nuage couvrant la lueur des deux lunes, l'éclat familier d'une mèche flamboyante suffisait à entretenir la joie qui l'habitait. Ayla aimait les autres, mais entre tous, elle l'aimait surtout, elle. Elle s'unissait à eux mais elle pensait à elle.

Et elle pensait à Elle, aussi. Avec l'espoir que ce cycle verrait naître un de ses enfants.

Les fêtes passées, l'euphorie aussi. L'harmonie de son feu-foyer survivait toujours dans son esprit mais dans son corps, elle n'était que souvenir. Celui du bonheur éphémère que procurait le jour de la Vie. Le soleil se levait en même temps que son mal de crâne. Elle était loin d'être lucide la nuit passée mais gardait une mémoire claire de cette soirée magnifique. Revoir dans sa tête les yeux plein de vie de Leï suffisait à lui arracher un sourire pâle et alors qu'elle était seule réveillée, elle écoutait les doux ronflements de ses partenaires, décelant celui de l'être aimée parmi le fouillis rythmé. Elle préparait alors la tisane miracle, remède des maux festifs, autant pour elle-même que pour les quatre autres, ainsi que d'autres au village qui avaient célébré au moins autant qu'eux. Si les premières fois étaient pénibles, elle avait à présent vécu suffisamment de fêtes de Chiere pour avoir fait de cette préparation un automatisme.

Alors que le liquide salvateur réchauffait son intérieur et calmait sa douleur, elle sortit en silence de chez elle, ayant pris soin d'emporter dans son nouveau sac des gourdes remplies de sa concoction. Elle savait qu'on allait lui en demander, chaque nouveau cycle débutait de la même manière. Croisant les regards éteints des Chieresques déjà debout, Ayla perçut un changement dans les habitudes des lendemains de fêtes de Chiere. L'effroi affiché sur les visages ne pouvait en aucun cas être assimilé à un rétablissement difficile ou une mémoire chancelante, c'était autre chose et elle n'osa demander de quoi il s'agissait, alors que revenaient dans son propre esprit les images des jours précédents. Une voix lointaine coupa ses interrogations et, se rapprochant du centre, la guérisseuse put reconnaître la personne à qui elle était associée. Penthésilée, l'abjuratrice pourtant pleine de sagesse, tenait un discours que la prêtresse ne comprenait pas encore.

Non...

Portant la main à sa bouche au moment où les corps sans vie entrèrent dans son champ de vision, Ayla sentit toute chaleur la quitter. Elle connaissait la prêtresse, mais sans la connaître, elle aurait été tout aussi choquée. Les paroles de Penthésilée l'emplissait de terreur, était-ce réellement l'un d'entre eux qui avait mis à mort les amants interdits ? Après l'hystérie du premier jour, ce n'était plus tant étonnant mais tout aussi horrible. Alors que la compatissante, mais sévère Ayla qui était confiante dans les volontés de Chiere aurait pleuré l'événement tout en le trouvant juste, celle qui commençait à prendre sa place était révoltée. Elle s'efforçait de ne pas mettre en doute tout ce en quoi elle croyait mais elle luttait de plus en plus pour garder sa foi intacte. Et alors que ses yeux suivaient les mèches orangées qui encerclaient le visage sans vie de Lida, Ayla ne put s'empêcher de revoir la même chevelure autour des traits de Leï et en se rappelant quelle était la joie qui avait brûlé en elle la veille, espéra de tout son cœur que le couple interdit avait plus vécu que souffert en cette soirée. Mais cet espoir était bien trop faible pour empêcher l'émanation glaciale de la mort de la geler toute entière. Et alors que les passeuses s'affairaient autour des cadavres, la respiration de la guérisseuse se faisait de plus en plus difficile.

Et elle n'avait en elle plus une once de gaieté, presque plus aucun souvenir de ce que c'était.

Ô, chaleur de la Vie...
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MessageSujet: Re: [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere   [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 EmptyJeu 27 Aoû - 22:39




“ Intrigue - Le Festival de Chiere ”

Que se passe-t-il en Oblivion, Chiere serait-elle en colère ?



J'avais donné cette peluche à Athénaïs, juste comme ça, je ne pensais pas venir ici à cette heure de la journée, pas du tout même, mais elle était là, alors je l'avais suivi. Ces échanges de cadeaux, ce n'est pas vraiment mon truc, ça dégouline tellement de bons sentiments. Pourtant, j'aimais grandement la partie qui allait se dérouler un peu plus tard, le dernier jour du festival de Chière. C'était une tradition, c'est le jour où je devais me faire plaisir, le jour où je devais donner du plaisir à un homme, qui devait lui aussi me donner du plaisir. Je ne savais pas qui aurait l'esprit assez ouvert pour ce soir, j'osais espérer qu'un étranger puisse assouvir cette tradition, ce besoin que j'avais en moi. Puis ce moment arrive, et les prétendants cette année se réduisent comme peau de chagrin, j'en suis déçue, un peu mais il y a bien quelqu'un qui ferra l'affaire : Rosenthal ! Le joueur de poker semblait être là, un peu perdu au milieu de tout le monde, abandonné de tous. J'avais abandonnée lâchement Athénaïs, mais peut être avait-elle trouvé son mari et avait-elle décidé de fêter la réconciliation sur l'oreiller. Certains étrangers se laissent aller à cette orgie sexuelle, je le vois bien, je ne les connais pas tous, mais j'observe dans mon coin, faisant bien attention de ne pas me laisser embarquée par quelqu'un que je ne désirerais pas. Alec semble être l'homme désigné pour ma besogne du soir. Le livre de la rousse m'a d'ailleurs donné une idée. Un peu partout autour de nous, il y a des groupes, je les vois, mais je vais tenter quelques choses de plus sportif, de plus fou ce soir, et le jeune homme va devoir s'y faire. J'aurais peut être préféré Olver, mais je ne sais pas où il est passé, peut être qu'il a finalement décidé de s'accoupler avec un tronc d'arbre ou une rose fanée, faute de mieux. Après tout, il fait bien ce qu'il veut.  J'embarque donc Alec non loin d'autres couples ou groupes qui sont en train de satisfaire ces besoins si primitifs. Je lui dis simplement que j'ai envie de coucher avec lui, pour respecter la tradition, que j'ai depuis que je suis assez grande, c'est à dire une petite dizaine d'année.
La première de Tessa au Festival:

Alec & Tessa, c'est chaud patate. Rincez vous bien l'oeil :face:
Je me réveillais donc et sans me soucier de mon partenaire avec qui j'avais échangé toute la nuit, je m'habillais pour constater que non loin de nous, il y avait deux morts : un prêtresse et un lige, un union totalement interdit qui avait causé leur mort. Cela avait été très ciblé, et je n'avais rien vu venir pourtant, j'avais du me trouver à quelques mètres de là. Cela aurait pu être mon oeuvre si j'étais chieresque à n'en pas douter, mais je ne l'étais pas. Si je tuais les gens, je ne les tuais pas dans ces circonstances là. Je souriais cependant. Je voyais Olver qui s'éclipsait après avoir un haut le coeur. Je ne sais pas ce qu'il a fait hier soir, mais il a clairement la gueule de bois. J'aurais bien envie d'explorer sa masculinité mais je ne le ferrais pas. Je n'ai pas jeter un regard de plus vers Alec. Peut être qu'il est encore en train de dormir non loin de là, nu comme un ver et que personne n'a fait attention à lui.

" Je t'ai attendu Olver hier soir. C'est dommage, j'aurais bien passé la nuit avec toi. Peut être l'année prochaine. Mais oui, je pense que c'est mieux que tu rentres, je crois que tu as un peu trop bu hier soir à défaut d'autres choses. "

Et je lui donne un petite tape amicale dans le dos. Depuis qu'il était arrivé en Oblivion, je l'avais repéré. McAllister aussi semblait être bien gauler, mais bon, il était le leader des Orphelins, je doute qu'il montre l'exemple de cette façon avec moi. Bref, je retournais au nid, satisfaite de mon festival, plus que satisfaite même, j'avais bien tenu la cadence durant la nuit.

HJ : Passage sous spoiler pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes, mais c'est à vous de voir ;)

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Ariane de Bohémont

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MessageSujet: Re: [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere   [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 EmptyVen 28 Aoû - 16:37





Enfin c’est fini.  Non pas que je n’aime pas les festivités, mais bon, je me sentais un peu comme un musulman qu’une famille chrétienne aurait invité à passer Noël. Je ne vais pas prier Chiere alors que j’ai déjà plus de cent dieux à honorer, c’est du boulot le polythéisme, faut pas croire. Les premiers jours, je me suis même éloignée, je suis partie dans la jungle pour réfléchir loin de la foule déchaînée.
Je n’ai pas mis tout de suite le doigt sur ce qui me dérangeait en marchant, j’étais mal à l’aise. Puis j’ai voulu faire un sacrifice et j’ai compris. Il n’y avait plus aucun animal à la ronde. J’ai commencé à paniquer, j’ai fouillé les buissons, j’ai retourné l’humus, rien, pas une blatte, pas un lombric. De dépit, je me suis entaillé le bras et ai offert mon eau précieuse aux dieux. La disparition de la faune m’inquiétait, est ce qu’une catastrophe allait arriver ?

Mon trouble ne cessa d’augmenter à mesure que mes recherches de petites bêtes se révélaient infructueuses et je me couchai en proie au doute. Au milieu d’un sommeil agité, pourtant, un cri de griffon perça le voile de mes cauchemars. La jungle retrouvait ses habitants, ils arrivaient tous de la même direction et rejoignaient leurs territoires dans une trêve fatiguée. J’ai attrapé deux rongeurs ressemblant à des ragondins, un pour tout de suite et l’autre pour la route. J’ai éventré le premier et jeté son coeur dans mon feu, tout de suite je me suis sentie mieux, emplie d’énergie et de confiance. J’ai attendu le matin mais il n’est jamais venu, à la place les étoiles se sont éteintes et les lunes se sont mises à briller intensément. Est ce que c’est normal ? Je me rappelais vaguement que les Chieresques fêtaient la lumière et le cycle jour nuit, est ce que ces ténèbres faisaient parti de la cérémonie ? Ou avaient-ils offensé leur déesse ?

J’ai passé la “journée” à étriper ou brûler des bestioles en l’honneur de Cipactonal, K’inich ajaw, Oxomo, Itzamna, Tonatiuh et bien d’autres pour que le jour revienne. Ils ont mis le temps à m’exaucer mais le soleil s’est finalement levé. J’ai regardé le tas ensanglanté de serpents, de chauves-souris, d’écureuils et de singes qui avaient permis le retour de l’aube, on a réussi les amis. J’ai abandonné leurs carcasses méritantes aux charognards et me suis éloignée à la recherche d’un ruisseau ou d’une cascade où me débarbouiller.

La cinquième journée je me suis mêlée aux festivités. C’était le jour des cadeaux et des câlins, un peu comme si Noël et la saint Valentin tombaient en même temps. Un truc sympa quoi. Je me suis joint à un petit groupe de têtes connues. A Rome, fais comme les romains, en Oblivion, fais comme les chieresques, j’ai donné quelques broutilles et en ai reçu. Puis Karja s’est approchée de moi, je ne m’attendais pas vraiment à la trouver là et j’étais heureuse de la voir. Elle m’a tendu un petit paquet de tissus rouge que j’ai déplié sans attendre. Il contenait un couteau en os, la lame était affûtée et le manche somptueusement gravé d’arabesques. C’était un bel ouvrage, et parfaitement adapté à ma main. Je la remerciai chaudement, touchée par son présent, puis lui tendis le mien. Ce n’était pas grand chose, juste quelques graines de pavot ramassées lors d’une expédition. J’avais pensé en offrir aussi à Kriemhilde mais on m’avait assuré que ce n’était pas l'espèce à opium.

Karja semblait satisfaite de mon modeste cadeau et nous nous séparâmes à regret. Je rejoignis mon petit groupe, pressée qu’ils finissent de me raconter les évènements croustillants que j’avais manqués. Apparemment, le festival ne s’était pas vraiment passé comme les autres années, était-ce Chiere qui mettait ses enfants à l’épreuve comme beaucoup  semblaient le penser ? Je me posais énormément de questions sur la déesse d’Oblivion qui se manifestait à son peuple plus qu’aucun de ses confrères terrestres. Peut être qu’elle se sentait seule, sans aucun autre dieu, et qu’elle s’occupait en les titillant. L’idée me fit sourire.

La matinée passa, après le repas, des couples se formèrent, s'éloignèrent main dans la main. Quelques Chieresques invitèrent même certains d’entre nous. Aucun ne vint vers moi, il faut dire que mon dernier singe avait une pression artérielle un peu forte, je devais faire peur à voir. J’aurais sans doute refusé de toute façon, ce n’était pas le contact physique qui me répugnait, c’était le coté profondément ésotérique de l’acte. Chacune des relations charnelles qui allaient avoir lieu en ce jour le seraient en l’honneur de Chiere, sous son regard.

Je regarde le ballet séducteur avec curiosité, fascinée par cette tradition. De nombreuses cultures possèdent des jours épagomènes en sus de ses mois traditionnels, même le calendrier républicain français avait ses sans-cullotides. Mais d’ordinaire ces journées sont considérées comme néfaste, les nemontemi azteques, fin janvier, sont une période dangereuse, où il est préférable de jeûner et de rester chez soi à méditer. C’est amusant de voir comment ici on en a fait une fête.

Le soir tombe, je m’éloigne du village pour trouver un endroit calme. Je marche en écoutant les gémissements et les râles de plaisir. Une idée me traverse l’esprit. Quelle est la probabilité que, parmi nous tous, pauvres terriens, personne n’ait le sida ? Si je pouvais trouver un hévéa pour en faire du caoutchouc et lancer quelques rumeurs d’épidémie, je suis sure que je pourrais tirer une petite fortune de la production de préservatifs artisanaux. Ha ! Ce serait amusant.

Je finis  par trouver un endroit confortable et suffisamment loin des ébats pour dormir. J’allume un petit feu et sors mes couteaux. La lame d’obsidienne du premier brille à la lueur des flammes. A coté il y a celui que j’ai acheté à Nid-de-vipère, en métal, il aurait bien besoin d'être aiguisé. Il faudra que je demande aux chieresques de Lame de foi. Enfin, le coutelas que m’a offert Karja, en os, je l’admire pendant plusieurs minutes. Il est vraiment magnifique. Je le repose à coté des autres, je crois que je peux commencer une collection. Sur cette pensée, je m’endors.

Comme d’habitude je me réveille aux aurores, la jungle n’est pas un endroit approprié aux grasses matinées. Je me lève et retourne vers Petit-matin voir s’il reste quelques rogatons pour le dej’. Je compte repartir en vadrouille maintenant que le festival est fini, mais pas le ventre vide. Et la cuisine chieresque, c’est quand même plus sympa pour les intestins que les fruits. Puis c’est offert si généreusement.

Je m’avance sur la place centrale, owowoooh il y a déjà du monde, il va falloir se battre pour quelques reliefs de repas. Mais non, ils semblent tous s’intéresser à autre chose que les tables chargées de restes. J’en profite pour me faufiler et grappiller quelques morceaux, puis la curiosité l’emporte et je m’approche de l’attroupement. Les chieresques sont en colère, certains visages semblent empreints d’une froide satisfaction, ceux de mes compatriotes reflètent plutôt l’effroi et le dégoût. Je me fraye un chemin dans cette foret pétrifiée. Hey moi aussi je veux voir, poussez vous ! J’entends une chieresque qui parle, je ne comprends pas tout mais le ton de sa voix semble réprobateur, le nom de sa déesse revient plusieurs fois, pourtant ce n’est pas une prière.

Enfin, j’arrive à l’orée de la foule, devant moi, des passeuses d'âmes s’affairent autour de deux corps. Deux chieresques, tués en pleine célébration de la vie, à l’arme blanche semble-t-il. Leurs corps sont salement mutilés, les bras et les jambes labourés de plaies, on dirait que Freddy Krueger et Wolverine se sont fait les griffes sur eux. J’ai tellement envie de m’approcher, de toucher les corps, je frissonne en me refrénant, ils ne me laisseront pas faire, même si j’arrivais à les convaincre que j’avais passé toute mon adolescence dans une salle d’autopsie.

Je tends l’oreille aux murmures courroucés et comprends qu’il s’agit d’une prêtresse et de son lige, sacrilège parmi les sacrilèges dans la grande famille des interdits saugrenus. Je regarde les amants maudits, bah alors les tourteaux, quelle idée de faire ça sur la place du village aussi.

Je croque pensivement dans le morceau de viande marinée que j’ai chapardé et lâche un petit bruit de contentement. Un orphelin près de moi se retourne, interloqué et nauséeux, je lui montre mon mâchon en souriant d’un air gourmand. Ils sont bizarres tous, à manger de la viande sans supporter la vue d’un cadavre, faut assumer hein.
_ Tu vois, ils les tuent, ensuite ils les cuisent, puis ça devient ça, je lui agite mon bout de bidoche sous le nez. Tu veux goûter ?
Il s’éloigne outré, sûrement pour aller vomir dans les buissons, pfeuh, le genre de blanc-bec qui croit qu'être vulcanologue c’est se balader en auvergne pour cueillir des bouteilles volvic sur les arbres. La vie c’est pas se torcher le cul avec du moltonel tout doux, mon grand. Ha !

Je reporte mon attention sur les morts que l’on prépare pour leur dernier voyage. Déjà on dresse les bûchers funéraires, ça lambine pas pour cramer les impies ici. Je regarde l’assemblée, il me semble deviner des dissensions parmi les chieresques. Certains semblent désapprouver l’assassinat des deux amants, tandis que l’ire des autres est entièrement tournée vers les blasphémateurs. Je bois du petit lait en observant les regards haineux ou choqués.

Si le grand avantage du monothéisme comparé au polythéisme est la simplicité, le défaut, c’est la répartition des tâches. Je vais faire court, vous connaissez le principe du good cop, bad cop ? Il y a le gentil flic et le méchant flic, et bien pour les dieux c’est pareil. Il y a le dieu bienfaisant qui protège et qui récompense et le dieu impitoyable qui punit. Sauf que dans le monothéisme il n’y en a qu’un. C’est comme ça qu’on se retrouve avec un dieu d’amour et de miséricorde qui te balance un déluge juste parce qu’à Sodome on préfère s’analyser joyeusement qu’être féconds, croître et se multiplier. Un peu excessif comme réaction, il n’avait qu’à rendre cette voie là impénétrable comme les siennes, enfin.

Chiere c’est pareil, elle doit tout faire elle même, la bonté et l’autorité, les bisous et les fessées, la vie et la mort. Pour la vie on verra dans neuf mois mais pour la mort, elle se débrouille plutôt bien. Ha !
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Ambal Sajor

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MessageSujet: Re: [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere   [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 EmptyVen 28 Aoû - 16:53

Je pris le livre d’Esther la remerciant chaleureusement, je lui avais ouvert ma porte - celle de ma cabane, elle, partageait les secrets de la connaissance avec moi. Je mis la couronne de fleurs d’Ayla, je la trouvais magnifique. «  Passe de bonnes fêtes, toi aussi Ayla La'hir .» Elle ne m’avait pas vexée, avec le recul je savais qu’elle avait dit ce qu’il fallait qu’elle dise, qu’elle avait fait ce qu’elle avait du faire. Jamais, je ne pourrais oublier mais Ayla méritait un présent pour sa sagesse et son savoir-faire, pour tout ce qu’elle apportait à Petit Matin. Nombreux parmi nous se côtoyaient depuis beaucoup d’années, nous nous connaissions tous, je ne pouvais pas ne pas leur offrir quelque chose. Une autre que j’avais surpris, c’était Shael. J’avais conscience d’avoir tourné le dos à toutes les personnes présentes de près ou de loin à la mort de ma fille. Aujourd’hui, j’essayais d’avancer. Ce n’était en rien la faute de Shael, elle était présente en tant qu’apprentie ce jour-là et même si je peine à croire que les Passeuses aient pu sauver l’âme de ma fille. Shael n’était pas la fautive. Elle détacha ses perles d’un blanc étincelant de ses cheveux pour me les offrir. « Je te remercie, Passeuse.» Un faible sourire se dessina sur mon visage, elles étaient très belles, je les rangeais dans ma besace qui s’était vidée peu à peu. Ses paroles me touchèrent plus que ne l’imaginais ‘’bien trop pures pour moi’’ le Puits du Jugement ne s’était pas trompé alors ? J’étais pure... Je regardais Shael s’éloigner offrant du henné à la Gardienne des Traditions, puis des présents à tous les Chieresques et la même chose pour les Etrangers. Sa générosité était sans faille, elle donnait une bonne image de notre peuple - peut-être Shael n’était pas aussi terrible que ce que je me l’étais imaginée. Je remerciais Penthésilée également avec qui, j’entretenais une relation bien trop compliquée.

¤¤¤

La vie était bien trop courte pour ne pas être vécue pleinement. Cela, je le compris à l’aube du nouveau cycle. Quand la fête se fit enivrante, quand l’union des chairs se fit ressentir - je compris, avec Esther, que nous étions de trop. Safir  n’était pas là, avait-il boudé ce festival qu’il aimait tant auparavant ? C’était le seul avec qui je voulais être en cet instant. Je n’irais avec personne d’autre. Je pris Esther par la main. « Rentrons. .»  Je voyais ses yeux gênés presque effrayés face à ce spectacle qui se préparait, autant s’éloigner. Chiere ne pouvait pas compter sur moi pour donner la vie à nouveau, pour nourrir l’espoir d’un renouveau - beaucoup d’enfants seraient conçus cette nuit-là, je n’en serais pas la mère. Eline était libre de nous rejoindre si elle voulait ou peut-être préférait-elle profiter de cette dernière soirée du Festival. Le coeur en berne, mes pensées étaient ailleurs. Je préparais un petit repas avec l’aide d’Esther, Lou-Ann était là aussi - on parlait de tout et de rien, on faisait connaissance, on essayait de comprendre, on partageait nos craintes et nos peurs, la question de l’amour fut abordée, l’avenir, Oblivion et un moyen pour Esther de retrouver son frère - je lui dis la promesse que je l’aiderai du mieux que je le pourrais à le retrouver.

Puis, à l’aube, même rituel que les jours passés sauf qu’aujourd’hui, il était temps pour Esther de regagner son logis, son hameau perché. Je la raccompagnai mais, un petit imprévu apparu alors que nous venions à peine de partir. Sur la place centrale, deux corps étendues instinctivement je masquais les yeux de Lou-Ann dans un mouvement de recul. Qu’était-ce que cela encore ? Une Prêtresse et un Lige, un avertissement de Chiere envers tous ces amants interdits, maudits. J’eus un frisson d’effroi suite aux révélations que m’avaient confiées Sorajaï, cela aurait pu être elle, étendue là à la place de Lida. « Venez, ne restons pas là... .» Un buché se montait, je ne voulais pas voir cela, je ne voulais pas que Lou-Ann voit cela. Je regardais Esther, elle ne devait pas comprendre toute l’étendue de la scène. Qui avait pu faire cela ? Chiere ? Les corps avaient été posés là, un dernier signe funeste pour commencer ce nouveau cycle d’une façon bien macabre.

Alors en chemin menant vers le Village des Orphelins, Lou-Ann interrogea demandant s’ils étaient morts. Je lui fis un oui de la tête en lui expliquant qu’ils avaient fait quelque chose de grave et d’impardonnable que c’était pour cela qu’elle devait être sage. Puis, à Esther, je développa un peu plus pour qu’elle se familiarise à ce nouveau mode de vie qu’elle était contrainte et forcée de vivre. «  C’était une prêtresse et un lige, les gardiens du temple. .» Je marquais une brève pause. «  Leur union était interdite, les liges et les prêtresses n’ont pas le droit de profiter de l’union entre leurs deux corps. Cela doit te sembler tellement... .»  Je ne trouvais pas le mot mais, cela faisait plus de six mois que je m’intéressai aux uses et coutumes des étrangers et j’avais bien compris que nous étions plus natures, plus sauvages qu’eux. «  barbare ? .»  Je n’aimais pas ce mot mais, nous l’étions très certainement. La vie était différente ici, il fallait que les étrangers le comprennent.

Au fond de moi, toutefois, je remettais en question nos habitudes - pourquoi empêchait deux êtres de s’aimer ? Je ne tournais pas le dos à Chiere mais, les Orphelins nous permettaient de voir la vie différemment, de voir Oblivion à travers leurs yeux c’était à la fois effrayant et enrichissant.
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MessageSujet: Re: [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere   [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 EmptyVen 28 Aoû - 17:54

La fête battait son plein. Eline s’amusait comme elle ne l’avait pas fait depuis des lustres. Elle avait envie de s’échapper dans un autre monde ce soir, d’être elle-même. Il fut un temps ou elle aussi était joyeuse, heureuse, innocente. Elle lança un regard tendre à Lou-Ann, oui, il fut un temps où elle était comme elle, ou elle découvrait le monde avec des yeux d’enfant. Ce sentiment de pureté s’était en aller il y a de cela quelques années, quand son monde avait déchanté. Elle avait commencé à faire les mauvais choix. Pour beaucoup, faire des mauvais choix signifiait seulement avoir deux possibilités, essayer de trouver la bonne et tomber sur la mauvaise réponse. Pour Eline, tout était délibéré, calculé, afin de sombrer. Tout ça dans l’optique de changer mais au final, ne le regrettait-elle pas ? En Oblivion, elle se redécouvrait. Le monde était si beau, si calme, si pure, tout ce qu’elle aimait était réuni dans un seul et même univers. Pour l’ancienne étudiante en biologie, ce nouveau monde lui offrait bien plus qu’une salle de classe et des bouquins à apprendre. Et cette flore, elle la découvrait avec son âme de gamine, les yeux globuleux, la bouche entrouverte, tout l’illuminait.

La fête battait son plein et l’anglaise ne voulait pas partir. Elle observait parfois Ambal, un visage fermé et terne. Elle se demandait si son imagination lui jouait des tours. Comment la chieresque aurait-elle pu être aussi triste lors d’un événement si heureux, elle devait se tromper. Après tous les mauvais présages que Chiere avait envoyés durant les festivités, il était temps de célébrer le nouveau cycle comme il se devait : sans mauvaises surprises. Cependant, l’attitude d’Ambal la tracassait tout de même, elle lui devait tant, elle ne supportait pas de la voir ainsi. Elle repensa au cadeau qu’elle lui avait offert. Elle avait laissé la sacoche de survie donnée par Ambal dans la cabane de cette dernière, là où elle était restée durant toute la durée du festival. Enfin un cadeau bien utile. Elle s’était sentie un peu bête de n’avoir rien amené. Elle ne s’attendait pas à rester avec les jeunes filles et elle n’avait eu aucun moment pour pouvoir revenir au Village des Orphelins et trouver un petit quelque chose pour les trois filles. Elle se rattraperait l’année suivante. Eline tourna finalement la tête, elle ne voulait pas jouer les trouble-fêtes et mettre la chieresque dans une situation délicate, la faisant parler de choses douloureuses peut-être. Elle n’était même pas sûre de si elle allait bien ou pas, sûrement n’était-ce que sa manière à elle de profiter du moment. Elle se tut.

Elle vit bientôt la brune se lever et emmener Esther et Lou-Ann. Consciente qu’au final, elle avait fait irruption dans leur petit groupe bien formé au début du festival et les ayant suivi tout du long, Eline se dit qu’elle pouvait leur laisser une petite soirée entre elles. Surtout qu’elle ne souhaitait pour le moment pas partir. Elle était seule mais elle ne pensait pas, elle profitait de chaque instant et de ce nouveau cycle qui se préparait. Celui-ci lui porterait-il enfin chance ? Trouverait-elle enfin ce qu’elle cherche depuis son longtemps, son père ?

Au petit matin, elle se réveilla en même temps qu’Esther, Ambal et Lou-Ann qu’elle avait rejoints tard dans la nuit. Elle se prépara, rassemblant toutes ses affaires, prête à rentrer. Sur le chemin, le groupe s’arrêta. Deux corps étaient étendus par terre. Lorsqu’Ambal cacha les yeux de la petite, je compris qu’ils étaient bien morts. Derrière, un bucher se préparait. Eline quitta alors les filles et s’approcha des cadavres, elles ne l’attendirent pas et poursuivirent leur chemin avec une cadence élevée. Quelques pas plus loin, elle vit Olver, même dans un instant pareil, il gardait toujours son langage cru. Quelle éducation. Elle chercha du regard un ou une chieresque, elle ne comprenait pas, peut-être auraient-ils, eux, des réponses à ses questions. Pourquoi Chiere s’acharnait-elle à tout gâcher, pourquoi avoir sacrifier ces deux amants ?

« A quoi tout cela rime-t-il ? Je ne comprends plus rien. Plus rien du tout. » dit-elle, refoulant un slogan. Elle ne les connaissait pas, mais la vue de deux âmes mortes, devant elle lui piquait les yeux. L’odeur détestable de charogne polluait l’air. Elle avait pensé trop vite que le dernier jour de fête se passerait sans problème.
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Esther M. Delmas

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MessageSujet: Re: [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere   [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 EmptyVen 28 Aoû - 22:15

L’échange de cadeau, l’aube d’une nouvelle vie. Esther commençait à se sentir de trop quand elle vit les Chieresques et certains étrangers se rapprocher. Elle était timide et loin d’être experte en ce qui concernait les affaires de cœur. La jeune femme posait ses yeux loin vers l’horizon, ce moment n’était pas fait pour elle. Elle allait partir, quand elle sentit la main d’Ambal prendre la sienne et l’inviter à repartir avec elle. Esther ne dit aucun mot, mais remercia du regard son amie.
Comme chaque jour du festival, elles rentrèrent à la cabane d’Ambal, un lieu que la jeune Esther avait commencé à apprécier et à considérer presque comme sa maison. Il y avait la petite Lou-Ann, une enfant pleine de vie, qui était un rayon de soleil pour tout le monde. Esther riait. Cela lui arrivait tellement peu, mais pour une fois elle se sentait bien dans ce lieu, comme si elle était en famille. Elle repensait parfois à son frère, parlait de lui, tout en montrant les photos de son médaillon. Elle évoquait aussi ses parents. Elle prépara le repas avec Ambal et lui demanda plus d’explications quant au rituel qui se déroulait en ce moment même. Esther rougie, elle comprit et se disait qu’elle avait bien fait de s’en tenir éloigner. C’était sa dernière soirée dans la cabane de la Chieresque et Esther passa une bonne partie de la nuit à converser avec elle de tout et de rien. Elle finit pourtant par s’endormir et comme chaque jour, elle se réveilla aux premiers rayons du soleil.
Il était temps pour elle de retourner au Hameau Perché, un lieu qu’elle avait eu le sentiment de quitter depuis des mois, tellement il s’était passé de choses durant ces festivités. Esther prépara les quelques affaires qu’elle avait sur elle et après un petit déjeuner, elle quitta la cabane d’Ambal en sa compagnie, avec comme toujours la petite Lou-Ann et Eline qui était revenue à la cabane durant la nuit. La route aurait pu bien se dérouler, si en arrivant sur la place, les yeux d’Esther ne tombèrent pas sur deux corps, nus, lacérés, en sang. Elle détourna le regard et se rendit jusqu’à un arbre, pour aller vomir derrière. Esther n’avait jamais supporté la vue du sang et encore moins celle d’un cadavre. Les momies que son frère lui avait montré par de nombreuses fois, cela allait, mais pas de vrais corps, qui la veille étaient toujours vivants. La jeune femme prit une gorgée d’eau de sa gourde, qu’elle recracha pour faire partir le goût de la bile et elle chercha Ambal, éloignant son regard des deux corps.

Ambal les entraina loin et elles reprirent leur chemin vers le village des Orphelins. Esther ne disait rien et elle écouta la petite Lou-Ann poser la fatidique question. Oui les corps étaient bien morts. Le cœur de l’Orpheline se serra et elle écouta Ambal lui expliquer le pourquoi de cette affaire. Une prêtresse, un lige, une liaison interdite qui s’était soldée par deux cadavres. Oui c’était barbare, Esther ne pouvait pas penser autrement, mais dans son monde, il y avait des personnes plus barbares.
« Oui, mais je viens d’un monde tout aussi barbare. Chez moi des Hommes tuent sans raison, on appelle ça le crime passionnel. Beaucoup tuent par amour, parce que leur conjoint ne les veut plus, ou parce qu’il l’a trompé. Je crois que les Hommes sont ainsi, fous et barbares et c’est la même chose partout. » Expliqua la jeune femme qui voulait rassurer Ambal. Elle n’admettait pas qu’on puisse tuer deux personnes, mais chez elle, elle avait entendu bien pire.

Maintenant, pour Esther les festivités étaient terminées. En retrouvant son village, sa cabane perchée, elle eut l’impression de se sentir bien seule, comme si les Festivités de Chiere lui avaient permis d’apprécier la compagnie. Durant ces quelques jours, malgré les quelques fausses notes, elle s’était sentie bien en Oblivion et moins Orpheline.
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Athénaïs Versondre

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MessageSujet: Re: [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere   [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 EmptyVen 28 Aoû - 23:24

[Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 Tumblr_m0ohc3aWeE1r5tdn1

Elle ne s'y était pas attendue. Tessa avait parler avec des mots si justes. La rouquine le savait, elle devait parler à Talia. Mais pour lui dire quoi. Elle ne la connaissait plus vraiment maintenant. Trop de choses séparaient les deux sœurs aujourd’hui alors qu'autrefois elles étaient si complices. Alors bien sûr il y avait bien un lien de plus entre elles deux, mais comment l'aborder. Sa fille, leur fille à présent de ce qu'elle avait pu comprendre, quel âge avait-elle précisément maintenant. Devait-elle chercher à récupérer cette petite fleur qu'elle avait mise au monde sous prétexte qu'elle était sa mère biologique ? De quel droit pouvait-elle revendiquer son rôle de mère alors qu'elle avait tout fait pour la perdre, les perdre elle et cet enfant. Puis elle ne l'avait pas élevée et Athénaï savait à quel point cela était nécessaire pour tisser un lien solide. Ses propres parents ne s'étaient guère intéressés à elle et aujourd'hui encore elle ne les considérait pas véritablement comme ses parents, simplement des géniteurs. Mais il y avait quelque chose de rassurant dans les paroles de Tessa. Athénaïs savait maintenant qu'elle avait sa place à Nid-de-Vipère et sans même s'en rendre compte, cela l’apaisait quelque peu.

Tessa prit finalement le poignard avec un air satisfait. Elle remercia Athénaïs qui ne sut plus trop où se mettre à près cela. Surtout que la gamine lui offrit une adorable peluche de griffon lui disant que cela lui porterait chance. La rouquine sourit et prit la peluche dans ses bras. Peut-être que tout aurait été différent si sa mère lui avait fait des petits  cadeaux comme ça. Au fond elle se demandait si elle avait bien la fibre maternelle pour avoir voulu tuer un être innocent. Pourtant à l'époque le geste lui avait paru salutaire pour ce pauvre gosse. Elle voulait lui épargner d'avoir une mère aussi détestable qu'elle. Au final elle avait plutôt bien réussi, puisque d'après son cher mari Talia l'avait prise. Issac, Talia, où pouvaient-ils être d'ailleurs. À cette pensée, Athénaïs laissa Tessa à ses occupations et prit le parti d'essayer de les trouver, en vain. Au lieu de cela elle tomba sur Jack LaFleur torse nu comme bien trop souvent au goût de la directrice. Non pas que la vue la dérangeait réellement, mais voilà quoi, il pouvait bien se passer un truc vite fait sur le dos tout de même. Elle alla le voir et finalement après avoir discuté longuement, il se trouva qu'ils étaient toujours ensembles alors que le jour déclinait. Les couples partaient s'isoler et sans s'en rendre compte, Athénaïs suivit l’explorateur dans un coin un peu à l’écart et tranquille. La coutume qu'il disait alors qu'il affichait un franc sourire. La rouquine , elle, n'osait plus bouger ni dire un seul mot. Elle sentit bientôt la fraîcheur des mains de Jack parcourir son dos. Un frisson la traversa et prise dans l'ivresse de la fête de la vie, Athénaïs répondit sans se faire prier à ses gestes. Mais lorsque les lèvres du garçon voulurent goûter les siennes, la rousse se recula d'un coup. Le visage d'Issac devant les yeux elle se ferma comme une huître laissant l'homme sur sa faim. Elle se leva et le quitta au beau milieu de la nuit. Le lendemain matin, elle fut réveillée par des murmures et des chuchotements. Ils se racontaient que Chiere, avait puni des êtres qui avaient brisé un tabou. Elle ne comprenait rien mais l'agitation l'attira jusqu'au centre du village. Elle ne vit rien de spécial , mais le discours d'une autochtone dont elle ne comprit strictement aucun mot semblait emprunt d'émotion. Vite rejointe par Jack, ce dernier la tira dans une autre direction bien décidé à lui épargner une vue désagréable. « Trop aimable ! » pensa la directrice qui se laissa faire. Ils laissèrent les chieresques et ceux qui voulaient rester à Petit Matin et reprirent la direction de Nid-de-Vipère.
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Seven
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MessageSujet: Re: [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere   [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 EmptySam 29 Aoû - 20:06




1er voyage - 2ème exploration

“ le festival de chiere ”


 
intrigue générale - sujet central
Tour #1 - 21/06 au 28/06 - prolongé 07/07
Tour #2 - 08/07 au 19/07
Tour #3 - 20/07 au 26/07
Tour #4 - 27/07 au 3/08
Tour #5 - 4/08 au 10/08 - prolongé 17/08
Tour #6 - 18/08 au 26/08
décision de Chiere

 



les voici, les valeureux pions du hasard...

Une participation = une chance de remporter le tirage au sort. Deux d'entre vous seront primés cette fois, au vu du nombre considérable de participations.  :hin:

1 Alec
2 Alec
3 Alexandre
4 Aliador
5 Aliador
6 Ambal
7 Ambal
8 Ambal
9 Ambal
10 Ambal
11 Ambal
12 Ariane
13 Athénaïs
14 Athénaïs
15 Athénaïs
16 Athénaïs
17 Ayla
18 Ayla
19 Ayla
20 Ayla
21 Elin
22 Eline
23 Eline
24 Eline
25 Eline
26 Eline
27 Esther
28 Esther
29 Esther
30 Esther
31 Esther
32 Esther
33 Istalia
34 Istalia
35 Istalia
36 Istalia
37 Ivy
38 Ivy
39 Jaxson
40 Jaxson
41 Karja
42 Karja
43 Karja
44 Kriemhilde
45 Kriemhilde
46 Kriemhilde
47 Kriemhilde
48 Kriemhilde
49 Kriemhilde
50 Kriemhilde
51 Nemesis
52 Nemesis
53 Nemesis
54 Nemesis
55 Ölver
56 Ölver
57 Ölver
58 Ölver
59 Ölver
60 Ölver
61 Ölver
62 Opale
63 Opale
64 Opale
65 Penthésilée
66 Penthésilée
67 Penthésilée
68 Penthésilée
69 Penthésilée
70 Penthésilée
71 Rosemary
72 Rosemary
73 Rosemary
74 Rosemary
75 Shael
76 Shael
77 Shael
78 Shael
79 Shael
80 Sila'ë
81 Sila'ë
82 Sila'ë
83 Sila'ë
84 Sila'ë
85 Sorajaï
86 Sorajaï
87 Sorajaï
88 Sven
89 Sven
90 Tessa
91 Tessa
92 Tessa
93 Tessa
94 Tessa
95 Tessa
96 Tylia
97 Tylia
98 Tylia

maintenant, seven va laisser parler le destin...  :boing:



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Seven
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MessageSujet: Re: [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere   [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 EmptySam 29 Aoû - 20:06

Le membre 'Seven' a effectué l'action suivante : Dé du Destin

'Intrigue 1.2' : 59, 69
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MessageSujet: Re: [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere   [Intrigue 1.2] Le Festival de Chiere - Page 5 EmptySam 29 Aoû - 20:20




1er voyage - 2ème exploration

“ le festival de chiere ”


 
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Tour #1 - 21/06 au 28/06 - prolongé 07/07
Tour #2 - 08/07 au 19/07
Tour #3 - 20/07 au 26/07
Tour #4 - 27/07 au 3/08
Tour #5 - 4/08 au 10/08 - prolongé 17/08
Tour #6 - 18/08 au 26/08
décision de Chiere
clôture

 




Ölver et Penthésilée



Bravo, vous deux  bro
Vous déverrouillez chacun une quête spéciale pour votre personnage. En fonction de votre choix, Seven l'activera pour vous au prochain RP que vous lancerez, ou bien directement dans l'un de vos RP en cours. Puisque cela impactera votre partenaire si vous optez pour un RP à deux, choisissez bien !
Vous pouvez aussi refuser de partager et ouvrir un RP solo.  :boing:
Dans tous les cas, envoyez un petit MP à Seven avec le lien du topic, et il se fera une joie de venir semer l'anarchie là-dedans.  :hin:

Voilà, c'est fini.  :GEU:


merci à tous pour votre participation, Seven vous met au défi de passer la barre des 100 participations pour la prochaine intrigue.   :vole:  



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